Augmenter le temps passé dans la plage glycémique cible—soit le temps dans cible ou TIR—peut aider à réduire les risques de complications liées au diabète1-5.

Le Dr Richard Bergenstal, du International Diabetes Center à Minneapolis, nous explique pourquoi le TIR est de plus en plus important pour la prise en charge du diabète.

Alors que l’A1C et l’autosurveillance de la glycémie sont des outils précieux pour évaluer la maîtrise de la glycémie, les recherches démontrent qu’environ une personne atteinte de diabète sur deux n'atteint pas les valeurs cibles recommandées au Canada en se fiant uniquement au taux d’A1C comme indicateur de maîtrise de la glycémie6. De plus, de nombreuses personnes atteintes de diabète* passent actuellement moins de la moitié de leur journée dans la plage cible, ce qui est nettement inférieur à cible de TIR d’au moins 70 % pour la plupart des personnes atteintes de diabète7-13.

Il a été démontré que le TIR est inversement corrélé au risque d’apparition ou de progression de complications microvasculaires liées au diabète, comme la rétinopathie diabétique, la microalbuminurie, et la neuropathie1,2,5. À titre d’exemple, il a été démontré que pour chaque diminution du TIR de 10 %, la progression de la rétinopathie augmentait de 64 % et la microalbuminurie augmentait de 40 %, chez les diabétiques de type 114. De plus en plus de données probantes indiquent qu’un TIR plus réduit est également associé à un risque accru de complications macrovasculaires, comme les maladies cardiovasculaires3,4 et de mortalité toutes causes confondues chez les personnes atteintes de diabète de type 24.


Fréquence des complications microvasculaires en fonction du TIR (3,9 à 10 mmol/L) calculé à partir d’évaluations trimestrielles des résultats de tests glycémiques effectués à sept reprises par jour.

A: Rétinopathie B: Microalbuminurie

Les concentrations glycémiques ont été mesurées dans un laboratoire central à partir de sept échantillons de sang prélevés par piqûre au bout du doigt (à sept reprises par jour, soit avant et 90 minutes après les repas et au coucher) prélevés au cours d’une journée tous les trois mois. La progression de la rétinopathie a été évaluée tous les six mois et l’apparition de microalbuminurie urinaire tous les 12 mois14.


Favoriser un rapport plus proactif entre le patient et le professionnel de la santé grâce aux données

Le TIR est un paramètre clinique qui permet aux diabétiques de surveiller leur variabilité glycémique sur une base quotidienne13. Après les choix alimentaires, le TIR est considéré comme le deuxième facteur le plus important ayant une incidence sur la vie quotidienne des personnes diabétiques15.

L’utilisation du TIR en association avec d’autres mesures de surveillance continue de la glycémie (SCG), comme le temps sous la plage (TBR), le temps au-dessus de la plage (TAR), la glycémie moyenne et la variabilité glycémique offrent un aperçu plus approfondi de la glycémie; permettant ainsi aux diabétiques de mieux atteindre leurs cibles de glycémie et comprendre leur profil glycémique quotidien13.


« La mesure du TIR, ainsi que la SCG, offrent la possibilité de recueillir des données très percutantes et de maximiser l’utilité des visites chez les professionnels de la santé. Elles habilitent les diabétiques à mieux prendre en charge leur glycémie. Même si certains appréhendent que le fait d’examiner le TIR puisse augmenter le temps de consultation, au fait cela le diminue à la longue. » Dre Alice Cheng, Université de Toronto, Canada.

La Dre Alice Cheng, de l’Université de Toronto, explique comment le TIR peut servir d’outil de mesure et de conversion utile dans le cadre de la pratique clinique.

Cette couche supplémentaire de données s’ajoute à l’analyse du taux d’A1C pour donner un aperçu des facteurs potentiellement responsables des fluctuations de glycémie quotidiennes et des occurrences d’hypoglycémie et d’hyperglycémie. Elle habilite les diabétiques à mieux prendre en charge leur diabète et à apporter des changements positifs à leur mode de vie en vue d’améliorer la maîtrise de leur glycémie13.

Pour les professionnels de la santé, les données sur le TIR leur offrent l’occasion d’avoir des conversations informées avec les personnes atteintes de diabète au sujet des facteurs qui pourraient avoir mené à des lectures hors limites, comme leurs choix alimentaires ou leur niveau d’activité physique15, le type et la posologie du traitement, ainsi que le moment de la prise des doses13. L’utilisation conjointe du taux d’A1C et du TIR peut aider les personnes atteintes de diabète à élaborer des stratégies de prise en charge réalistes et efficaces en vue de prolonger le TIR13.


* Données en provenance de plusieurs études utilisant la SCG chez des personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2, dont la majorité était sous insulinothérapie.

Références